Les grands enjeux sociétaux d’aujourd’hui et de demain appréhendés par le prisme de la durabilité – réchauffement climatique global, chute de la biodiversité, accès aux ressources et gestion de celles-ci, mais aussi creusement des inégalités socio-économiques ou menaces sur la démocratie, pour ne citer que quelques exemples emblématiques – sont autant de thématiques sensibles et sujettes à controverses. Dans le contexte d’une institution de formation tertiaire, les débats liés à de telles thématiques sont de nature à questionner la liberté académique.
Garantie par l’article 20 de la Constitution fédérale et, par exemple, par l’article 11 de la Loi sur la HEP, la liberté académique est un concept dont l’acception devrait être clarifiée si l’on veut éviter qu’il soit vidé de son sens, comme cela risque de se produire sous la pression de milieux politiques qui cherchent à l’instrumentaliser à leur profit. Il convient en particulier de s’interroger sur les relations entre la liberté accordée à des individus (chercheuses et chercheurs, formatrices et formateurs) en matière de recherche et d’enseignement et le système institutionnel qui doit garantir cette liberté, même et surtout lorsque les chercheurs travaillent sur des thématiques sensibles.
Cinq intervenants de divers horizons
La table ronde réunira cinq intervenantes et intervenants dont les apports permettront d’aborder diverses facettes des enjeux liés à la liberté académique dans une haute école. Professeure à l’Université de Lausanne, spécialiste de l’économie écologique, Julia Steinberger est une des auteures principales du Rapport du Groupe de travail III du GIEC sur l’atténuation du changement climatique. Augustin Fragnière est le directeur adjoint du Centre de compétences en durabilité de l’UNIL, docteur en géosciences de l’environnement et philosophie politique. Enseignant, puis formateur et chercheur, Thierry Dias est depuis 2019 le recteur de la HEP Vaud et à ce titre, il est le garant de la liberté académique des chercheurs et formateurs de l’institution. Nadia Lausselet est professeure associée en didactique de la géographie et des approches didactiques de la durabilité, et est la responsable du Pôle Education à la durabilité de la HEP Vaud. Guillaume Roduit est professeur associé en didactique du droit après avoir aussi travaillé dans le domaine de la didactique de l’histoire à la HEP Vaud, tout en enseignant le droit dans un établissement du Secondaire II.